Dans l’entreprise, le fitness numérique est un marathon, pas un sprint
Dans l’entreprise, le fitness numérique est un marathon, pas un sprint
La pression sur les entreprises suisses pour faire progresser la numérisation augmente. Mais de nombreuses PME suisses ne savent même pas où en est leur fitness numérique. Surtout par comparaison avec leurs concurrents. Une seule chose est claire: le plus souvent, elles ne sont pas en tête, malgré toute leur volonté. Ce qui manque, ce sont des visions et une stratégie réaliste et réalisable, nous confie Stephan Bischof, le CSO de René Faigle SA.
Le fitness numérique – qu’est-ce que c’est ?
Stephan Bischof: Être en forme sur le plan numérique et le rester signifie que les entreprises doivent toujours rester dans la course. Les exigences du côté des employés, des clients, des fournisseurs et de la législation évoluent constamment. C’est ainsi que toutes les PME devront impérativement être numérisées au plus tard le 1er septembre 2023 afin de répondre aux exigences légales de la loi sur la protection des données révisée. Le terme de «fitness» n’a pas été choisi par hasard – si on est inactif, on perd son fitness. Dans l’entreprise, le fitness numérique est un marathon, pas un sprint. L’objectif est de rester toujours parmi les premiers. Cela demande certainement un effort, mais l’avantage comparatif qui en résulte est décisif. Car les PME suisses sont synonymes d’excellente qualité de leurs services, de leurs produits et de leurs solutions.
Pourquoi de nombreuses entreprises se trouvent-elles encore tout au début du processus de numérisation ?
Les PME suisses ne font pas partie de l’avant-garde en matière de numérisation. Cela n’a rien de négatif. Elles ont misé sur des processus éprouvés, et la numérisation n’était simplement pas nécessaire. Dans notre pays, la satisfaction des besoins des clients et du marché est centrale – c’est pourquoi la Suisse est un pays tellement innovant. L’amélioration de l’efficience interne était subordonnée à cet objectif. Mais la pandémie a modifié d’un jour à l’autre de manière radicale la méthode de travail de bon nombre d’entreprises. Et les entreprises ont réalisé qu’elles doivent agir sans attendre. La numérisation n’est plus une question de volonté, mais de nécessité. Nous parlons ici d’un «incendie incontrôlé».
À quoi les entreprises qui ne se numérisent pas doivent-elles s’attendre ?
Celles qui ne commencent pas à numériser leurs processus et à devenir plus efficientes doivent s’attendre à des conséquences sévères. D’une part, la compétitivité en pâtit étant donné que les concurrents travaillent simplement de manière plus efficiente. De l’autre, elles sont moins attrayantes pour les employés: par exemple, les modèles de travail hybrides sont aujourd’hui l’état de l’art – mais, pour cela, on a tout d’abord besoin d’un environnement numérique qui permet de réaliser ce genre de modèles. Et il concerne tous les domaines d’activité.
Pourquoi tous les domaines d’activité ?
Jusqu’ici, les entreprises ont concentré leur effort de numérisation sur certains domaines d’activité productifs. Mais comme la méthode de travail a maintenant changé dans son ensemble – pas seulement en interne, mais aussi chez les clients, les fournisseurs et d’autres parties prenantes –, les entreprises doivent prendre tous les domaines d’activité en compte.
Comment les entreprises peuvent-elles constater où elles se situent en termes de numérisation par comparaison avec leurs concurrents ?
Il existe deux approches. Premièrement, la vision interne. Par exemple, il faut se demander si tous les employés ont accès à toutes les données dont ils ont besoin. D’une part, des difficultés de recrutement de nouveaux employés sont des indicateurs externes signalant que les concurrents sont mieux positionnés en termes de numérisation. De l’autre, le retard s’exprime sous forme de pertes de chiffre d’affaires étant donné que l’on n’est plus en mesure de gagner certains clients. Toutefois, il s’agit d’un processus insidieux qui ne se fait pas sentir immédiatement.
Par quels domaines les entreprises devraient-elles commencer leur numérisation ?
Cette question demande une réponse individuelle pour chaque entreprise. Mais elles doivent impérativement éviter de lancer trop de projets en même temps. Cela induit un blocage des innovations et provoque de la frustration. Au lieu de cela, les entreprises devraient commencer là où la numérisation promet le plus grand gain d’efficience. Si les employés voient comment les optimisations se répercutent sur leur quotidien, cela les motive encore plus. Les archives physiques sont un classique: de nombreux employés n’ont pas d’autre choix que de se rendre quotidiennement aux archives. Imaginez combien de temps les entreprises pourraient économiser si elles numérisaient ces archives !
Quels sont les outils utilisés pour ce faire ?
Dans notre cas, nous effectuons une analyse systématique des processus avec nos clients. Elle nous permet d’évaluer très précisément le degré de numérisation ainsi que les domaines dans lesquels nous pouvons leur apporter notre soutien. Nous savons ce qui est aujourd’hui l’état de l’art, et cela nous permet d’établir des comparaisons avec les concurrents. En nous basant sur cette analyse, nous pouvons définir des mesures concrètes afin de préparer les entreprises au numérique. Notre propre système, M-Files, est un moyen d’y parvenir. Pour nous, il est important que ces mesures puissent être mises en œuvre avec un rapport sain entre les coûts et l’efficacité. En général, nous ne proposons pas de solutions de luxe – nous sommes réalistes.
Que se passe-t-il si le savoir-faire nécessaire manque ?
Le manque de savoir-faire n’est pas le problème. Il en va plutôt de la nécessité que les entreprises prennent conscience du fait qu’elles doivent travailler sur leur fitness numérique. En fonction de l’organisation et de la structure d’une entreprise, cette prise de conscience n’est pas une évidence. Et dans le cas où le savoir-faire devait manquer à des entreprises pour mettre des projets numériques en œuvre de manière autonome, nos experts pourraient combler cette lacune – qu’il en aille de la comptabilité financière, du classement ou de la gestion de projet. Ce dont les entreprises doivent disposer, c’est le discernement, la volonté et les ressources nécessaires – nous nous chargeons du reste.
Vous trouverez l'article original en allemand ici.